Thème - Grandes puissances et conflits dans le monde depuis 1945
Questions - Les chemins de la puissance
Séquence - Les Etats-Unis et le Monde depuis 1945
Jamais USA
Systématiquement définir la puissance
1945 - borne particulière :
fin de la Seconde Guerre mondiale marquée par l'usage d'une arme exceptionnelle et unique, l'arme atomique (Hiroshima et Nagasaki)
momnet où les E-Unis assument définitivement leur puissance dans le monde et décident de participer à sa gouvernance et à l'établissement d'un nouvel ordre mondial fondé sur les nations unies et le multilatéralisme
Les E-Unis et le monde :
- construction et le fait d'assumer sa puissance pour les E-Unis
- rapport au monde donc sa politique étrangère et l'évolution de sa place dans les relations internationales
Questions de la puissance et de la conflictualité vont être centrales.
Définition de la puissance en 1945 et durant la Guerre froide : la défintion traditionnelle de la puissance, celle de raymond Aron, typique d'une lutte entre deux superpuissances
Après 1991 et la chute de l'URSS, la puissance se rédéfinit, elle est typique d'un monde unipolaire, les E-Unis. Hubert védrine va qualifier les E-Unis d'hyperpuissance :les E-Unis sont la seule puisssane globale.
Ce qui amène à penser la puissance autrement, en reprenant Serge Sur et la distinction de Joseph Nye qui divise la puissance en deux, le hard power (puissance traditionnelle de contrainte et le soft power, puissance douce ou feutrée qui est la puissance d'influence).
A partir de 2009, l'articulation des deux types de puissance sous la mandature Obama et sous la Secrétaire d'etat (équivalent MAE) , Hillary Clinton va s'appeler le Smart power, c'est à dire la capacité à exercer sa puissance de manière interlligente dans le monde. Elle fait suite à la politique désastreuse et illégale de G W Bush.
Les fondements et invariants de la politique étrangère américaine
- L'Amérique, une nouvelle Terre promise pour les premiers Pères pèlerins : L'Amérique est le Nouvel Eden et le Nouveau Monde par opposition au Vieux Monde, celui de l'ancienne Europe corrompue.
La
fondation des Etats-Unis est remonte à un groupe de « pères pèlerins »
protestants qui quittèrent la « vieille Europe » pour mettre en place un
mode de gouvernement « idéal, pur et parfait » sur les territoires du
nouveau monde, considéré comme « la Terre promise » (vers 1620).
« Je crois que Dieu a présidé à la naissance de cette nation et que nous sommes choisis pour montrer la voie aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la liberté. »
Woodrow Wilson, cité par Ronald Steel, Mr Fix-it, in New York Review of Books, 5 octobre 2000, pp.19-21
Exceptionnaliste américain et volonté de recréer la Jérusalem céleste
Messianisme américain : peuple élu par Dieu et ayant une mission universelle et civilisatrice
- Une tradition isolationniste des plus lointaines : de George Washington à Thomas Jefferson
Dès
le départ, le souci de créer un Etat nouveau poussa les fondateurs des
États-Unis à limiter les contacts avec les Etats européens considérés
comme décadents. Ainsi, George Washington l’exprima dans son "Testament"
(discours d'adieu) en 1796 : c'est la doctrine du « non-entanglement »
(non-engagement), qui fut reprise par Jefferson (Président de 1801 à
1809) puis par Monroe, qui s'inspira de ce discours pour sa fameuse
doctrine.
La doctrine du « non-entanglement » de George Washington (1796)
« Notre
Grande règle de conduite envers les nations étrangères est d'étendre
nos relations commerciales afin de n'avoir avec elles qu'aussi peu de
liens politiques qu'il est possible. Autant que nous avons déjà formé
des engagements remplissons-les, avec une parfaite bonne foi. Et
tenons-nous en là.
L'Europe
a un ensemble d'intérêts primordiaux, qui avec nous n'ont aucun
rapport, ou alors très lointain. Par conséquent elle est engagée dans de
fréquentes polémiques, dont les causes sont essentiellement étrangères à
nos soucis. Par conséquent donc il est imprudent pour nous de
s'impliquer, à cause de liens artificiels, dans les vicissitudes
ordinaires de sa politique, ou les combinaisons et les conflits
ordinaires de ses amitiés ou de ses inimitiés.
[…]
Pourquoi renoncer aux avantages d'une situation si particulière ?
Pourquoi quitter notre propre sol pour se tenir sur une terre étrangère ?
Pourquoi, en entrelaçant notre destin avec celui d'une quelconque part
de l'Europe, empêtrer notre paix et notre prospérité dans les labeurs
des ambitions, rivalités, intérêts, humeurs ou caprices européens ?
C'est
notre politique véritable d'avancer exempt d'Alliances permanentes avec
n'importe quelle partie du Monde étranger - Aussi loin, veux-je dire,
que nous sommes maintenant capables de le faire - ne me croyez pas
capable de recommander d'être infidèle aux engagements existants, (je
soutiens la maxime non moins applicable aux affaires publiques que
privées, que l'honnêteté est toujours la meilleur politique) - Je le
répète donc, continuez à appliquer ces engagements dans leur sens
véritable. Mais à mon avis, il est inutile et serait imprudent de les
étendre. »
Extrait du "Testament", discours d’adieu de George Washington, le 19 septembre 1796
La continuation de cette politique par Jefferson
«
Rien n’est plus important que l’Amérique reste séparée des systèmes
européens, et en établisse un original. Notre situation, nos objectifs,
nos intérêts sont différents. Il doit en être de même pour les principes
de notre politique. Tout engagement avec ce région du monde doit être
évitée si nous voulons que la paix et la justice soient les (objectifs,
caractéristiques) de la société américaine. »
Thomas Jefferson à J. Correa de Serra, 1820
«
J’ai toujours considéré comme fondamental pour les Etats-Unis de ne
jamais prendre part aux querelles européennes. Leurs intérêts politiques
sont entièrement différents des nôtres. Leurs jalousies mutuelles, leur
équilibre des puissances (forces), leurs alliances compliquées, leurs
principes et formes de gouvernement, ils nous sont tous étrangers. Ce
sont des nations condamnées à la guerre éternelle. Toutes leurs énergies
sont dévolues à la destruction du travail, de la propriété et des vies
de leurs peuples. »
Thomas Jefferson à James Monroe, 1823
- La Doctrine Monroe (1823) : "l’Amérique aux Américains"
La doctrine de Monroe a caractérisé la politique étrangère des États-Unis durant le XIXème sicème et le début du XXème siècle.
Centrée sur les Amériques et en rupture avec l'Europe qui ne doit pas se mêler des affaires américaines.
Centrée sur les Amériques et en rupture avec l'Europe qui ne doit pas se mêler des affaires américaines.
Tirée du nom du Président républicain des États-Unis, James Monroe,
elle condamne toute intervention européenne dans les affaires « des
Amériques » (tout le continent) comme celle des États-Unis dans les
affaires européennes.
Jefferson
et Monroe s'imposent ainsi comme les fondateurs et défenseurs de
l’isolationnisme américain, véritable courant de pensée défendu encore
aujourd’hui en matière de politique étrangère américaine.
Cette conception repose sur un « exceptionnalisme » américain,
qui représenterait le gouvernement le plus abouti et le plus parfait.
Cet exceptionnalisme justifie de surcroît l’idée d’une « Destinée
Manifeste » des Etats-Unis, consistant à diffuser son système de valeurs
et de gouvernement à travers le monde, afin de le faire progresser à
son image.
Les E-Unis ont une mission vis-à-vis du continent américain : le Continentalisme
Les E-Unis ont une mission vis-à-vis du continent américain : le Continentalisme
- La Destinée Manifeste (Manifest Destiny ou Destin/Destinée Manifeste, 1845): Le peuple américain est un peuple choisi, élu par Dieu.
« Notre
Destinée Manifeste [consiste] à nous étendre sur tout le continent que
nous a alloué la Providence pour le libre développement de nos millions
d’habitants qui se multiplient chaque année.»
John O'Sullivan, cité p. 23 de Nouailhat Yves-Henri, Les États-Unis et le monde, de 1898 à nos jours, 2003
Peinture
de John Gast, 1872 (Allégorie de la « Destinée manifeste » représentée
par Columbia - la personnification féminine des États-Unis au XIXe
siècle – guidant les colons américains vers les ténèbres sauvages de
l'Ouest pour y apporter la lumière).
Pour le géopoliticien Yves Lacoste, la « manifest destiny », c’est : « [le]
destin, [le] rôle que Dieu aurait manifestement confié à l’Amérique de
développer les valeurs de liberté, de justice et de progrès, de les
étendre le plus possible et de les défendre contre toute tyrannie. »
Yves Lacoste, « Les Etats-Unis et le reste du monde », Hérodote, p.5
«
L’Amérique est la seule nation idéale dans le monde […] L’Amérique a eu
l’infini privilège de respecter sa destinée et de sauver le monde […]
Nous sommes venus pour racheter le monde en lui donnant liberté et
justice. »
Woodrow Wilson, cité par Bernard Vincent, La Destinée Manifeste, Messène, Paris, 1999
- La politique du Big Stick de Theodore Roosevelt, prélude et pendant au corollaire Roosevelt (1901): « Parle doucement et porte un gros bâton » (speak softly and carry a big stick).
Cette
expression a été employé pour la première fois cette expression au
Minnesota State Fair, le 2 septembre 1901, douze jours avant que
l'assassinat du Président William McKinley ne le propulse à la
présidence des États-Unis.
- Le corollaire Roosevelt ou corollaire de la doctrine Monroe (1904)
Le
corollaire Roosevelt (ou corollaire de la doctrine de Monroe) est une
interprétation expansionniste de la doctrine de Monroe (1823) exposée
par le président américainTheodore Roosevelt dans un discours prononcé
le 6 décembre 1904 au début de la troisième session du 58e Congrès des
États-Unis.
« L’injustice
chronique ou l’impuissance qui résulte d’un relâchement général des
règles de la société civilisée peut exiger, en fin de compte, en
Amérique ou ailleurs, l’intervention d’une nation civilisée et, dans
l’hémisphère occidental, l’adhésion des États-Unis à la doctrine de
Monroe peut forcer les États-Unis, même à contrecœur, dans des cas
flagrants d’injustice et d’impuissance, à exercer un pouvoir de police
international. »
Théodore Roosevelt, Discours prononcé au Congrès, 6 décembre 1904
Theodore
Roosevelt tient un discours reposant sur l’idée de puissance, évoquant
un « pouvoir de police internationale » pour réprimer les déviances,
mais non pour propager le modèle américain. Il s'impose comme un
réaliste vis à vis des relations internationales. Il considérait ainsi que les Etats étaient des entités égoïstes défendant avant tout leurs intérêts, par la force si besoin.
Il reprenait en cela le concept de « Destinée Manifeste
» afin de justifier l’expansionnisme et l’interventionnisme des
Etats-Unis hors de ses frontières. Ainsi, en 1904, par ce qu’on appelle
le corollaire Roosevelt à la Doctrine Monroe, il affirmait le
devoir des Etats-Unis à intervenir dans la zone des Caraïbes et de
l’Amérique Latine quand leurs intérêts seraient menacés
Recherchant
l’équilibre des forces et ne cherchant pas à changer l’ordre du monde à
son profit, Théodore Roosevelt pratiqua une politique d'investissements
(la « diplomatie du dollar », surtout utilisée par son successeur :
William H. Taft) et de menaces (« politique Big Stick ») pour faire
triompher les intérêts américains dans la zone d’influence (Caraïbes et
Amérique Latine) que fixe la Doctrine Monroe depuis 1823, les Amériques.
Sources:
Travail pour mardi 24 janvier
lire page 58 et 59
Travail pour lundi 30 janvier 2017 :
Maîtriser la chronologie de la séquence et connaître ses acteurs
1) Construire une frise présentant l'affirmation de la puissance américaine à partir de 1945 à partir de la page 47
- mandats des Présidents avec une couleur pour les démocrates et une autre les républicains
- conflits internationaux (guerres mondiales, Guerre froide...)
- attentats importants
- doctrines
- traités
- grandes périodes de construction de la puissance américaine
2) Lister tous les Présidents américains depuis Théodore Roosevelt avec leur appartenance politique démocrate et républicain (en utilisant les symboles de ces deux partis, l'âne et l'éléphant)- mandats des Présidents avec une couleur pour les démocrates et une autre les républicains
- conflits internationaux (guerres mondiales, Guerre froide...)
- attentats importants
- doctrines
- traités
- grandes périodes de construction de la puissance américaine
Définir et comprendre la notion de puissance et l'applique au cas américain
- Reprendre la définition de puissance et l'enrichir à partir des pages 216-217 et du document en ligne ci-dessous
https://docs.google.com/presentation/d/1j8yDQ_AQyhAsSfQ1ovLrz5QK2s11-7qGIqLwbAJ5eRQ/edit?usp=sharing
Liens à faire
- Hard power
- Soft power
- Smart power
Définir les expressions et termes suivants:
Isolationnisme
Interventionnisme
Loi cash and carry
Superpuissance
Guerre froide et ses phases (Guerre froide, Coexistence Pacifique, Détente, Guerre fraîche)
Unilatéralisme
Multilatéralisme
Hyperpuissance
War on Terror