mardi 27 septembre 2016

Mardi 27 septembre - Histoire - Lecture historique de la Seconde Guerre mondiale

Séance 3 - les mémoires du génocide et de la Shoah (1944-2016)
 
Cours magistral
Génocide:
- Extermination systématique d'un groupe humain de même race, langue, nationalité ou religion par racisme ou par folie. 
- Destruction planifiée et organisée d'un peuple ou d'un groupe pour ce qu'il est.
Le terme génocide est un néologisme forgé en 1944 par Raphael Lemkin, professeur de droit américain d'origine juive polonaise, à partir de la racine grecque γένος génos, « naissance », « genre », « espèce », et du suffixe -cide, qui vient du terme latin caedere, « tuer », « massacrer ». Le terme est apparu pour la première fois dans son étude Axis Rule in Occupied Europe en 1944.
Un génocide est un acte "commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux", selon les termes de la convention des Nations unies du  9 décembre 1948. Cet acte peut être un meurtre, mais aussi une atteinte grave à l'intégrité mentale ou une mesure anti-natalité, l'essentiel étant que l'acte soit dirigé intentionnellement contre un groupe donné.

"Cette définition est imprécise, juge l'historien Yves Ternon sur Le Monde.fr, et il est préférable de la limiter à la destruction physique, massive d'une partie substantielle d'un groupe humain dont les membres sont tués pour leur appartenance à ce groupe." 

Dès 1946, l'Assemblée générale des Nations unies avait donné avant de la préciser une première définition du terme : "Le génocide est le refus du droit à l'existence de groupes humains entiers, de même que l'homicide est le refus du droit à l'existence à un individu."

Crime contre l'humanité:

Les crimes contre l’humanité incluent des actes commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque. La liste de ces actes recouvre, entre autres, les pratiques suivantes :

  • meurtre ;
  • extermination ;
  • réduction en esclavage ;
  • déportation ou transfert forcé de population ;
  • emprisonnement ;
  • torture ;
  • viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ;
  • persécution d’un groupe identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste;
  • disparition forcée de personnes ;
  • crime d’apartheid ;
  • autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale.

http://www.herodote.net/Justice_internationale-synthese-470.php

L'accord de Londres du 8 août 1945 introduit une distinction entre crime de guerre et « crime contre l'humanité » dans les statuts du Tribunal militaire international qui doit juger à Nuremberg les criminels nazis. C'est la première utilisation de ce concept depuis Robespierre.

Il définit le crime contre l'humanité comme « l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux » (article 4). 

On peut noter que cette définition est restreinte au cadre de la Seconde Guerre mondiale et de  ses origines. Elle n'est pas générique. même si elle s'est généralisée depuis.

Sa conséquence juridique fondamentale est d'être imprescriptible : ses auteurs peuvent être poursuivis jusqu'au dernier jour de leur vie. Il s'agit d'une entorse à un principe juridique immémorial qui se doit d'être maniée avec précaution.


ShoahLa Shoah (hébreu : שואה, « catastrophe », anéantissement ) est l’extermination systématique par l'Allemagne nazie d'entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cette expression s'est popularisée à la suite du film de Claude Lanzmann datant de 1985.

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/la_Shoah/144183

Holocauste:
Un holocauste est le sacrifice par le feu d’un animal. Utilisé dès le XIXe siècle dans les langues française et anglaise pour désigner le meurtre à grande échelle d’un groupe social ou ethnique, il devient l'un des termes employés après la Seconde Guerre mondiale pour tenter de caractériser le massacre systématique et ciblé des Juifs par l’Allemagne nazie, celui de « shoah » n’étant pas encore accepté. Il a été popularisé par une série télévisée américaine Holocaust qui fut diffusée en 1978.

Pour la tradition juive, un holocauste est un sacrifice :
  1. offert à Dieu pour lui être agréable ;
  2. fait de chair animale brûlée ;
  3. fait uniquement sur l’autel du Temple de Jérusalem, qui n’existe plus depuis l’an 70.
C’est pourquoi le terme d’« holocauste » est considéré par les Juifs comme un grave contresens. Les francophones européens emploient plutôt le terme de Shoah (« catastrophe naturelle » en hébreu) depuis la sortie du film Shoah de Claude Lanzmann regroupant des témoignages de rescapés des camps d’extermination. Tourné en 1985 et d’un style épuré (les images sont celles de ce qu’il restait des camps en 1985), ce film d’une durée totale de 9 h 30 a été considéré comme un événement historique et cinématographique majeur.
L'expression de « Solution finale » est celle utilisée par le régime nazi.
Le terme « Shoah » est le nom officiel que donne l’État d’Israël. Il s’agit d’une décision du Parlement israélien (Knesset) du , à l’occasion de la fixation du jour national du souvenir (Yom Ha-Shoah Ve Mered Ha-Getaot).


Liens à lire: 



Cours en autonomie: Travail de groupes
Par groupes de 4 à 6, les élèves se répartissent les questions 1 à 5 pages 22-23 avec deux priorités:
- Présenter les documents de manière conventionnelle
- Répondre de manière rédigée et structurée aux questions posées en utilisant les documents fournis
- Possibilité d'utiliser la double page 28-29 en appui

Cours dialogué: Reprise et mutualisation
Reprise de l'intégralité du travail effectué et de la séquence en cours dialogué 

http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0026/les-memoires-de-la-seconde-guerre-mondiale-en-france.html


 Travail à faire pour lundi 3 octobre

Travail individuel: 
- Reprendre la frise page 19 (partie Seconde Guerre mondiale) et y ajouter les dates des IVème et Vème République
- Reprendre les définitions ci-dessus (génocide, shoah, crime contre l'humanité, holocauste...), les apprendre avec les notions de mémoire, histoire, mondialisation, géopolitique, géoéconomie, aire civilisationnel, Etat, frontière

- Faire le questionnaire ci joint : http://goo.gl/forms/aEG1XlUpdp
 
Travail collectif
- Lire pages 28-29 et 38-39
- Faire le sujet page 44

lundi 26 septembre 2016

Lecture historique de la Seconde Guerre mondiale - Chronologie

Éléments de chronologie

Histoire de la Résistance

1945 : Grande commémoration au Mont-Valérien (11 Novembre)

1960 : Inauguration du Mémorial du Mont-Valérien (18 Juin).

1964 : Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon et discours d'André Malraux

1994 : Inauguration du Mémorial de la Résistance en Vercors

2008 : Hommage à Guy Môquet décidé par Nicolas Sarkozy

Mémoire de la Shoah


Parution de La Nuit d'Elie Wiesel aux éditions de Minuit

Parution du Journal d'Anne Franck, sortie de son adaptation théâtrale et filmique

Parution de l'œuvre de Raul Hilberg la destruction des juifs

1955 : Alain Resnais réalise Nuit et Brouillard.

1956 : Inauguration du Tombeau du Martyr juif inconnu

Vote de la loi prévoyant la création de Yad Vashem en Israël

1961 : Procès d’Adolf Eichmann en Israël.

1985 : Claude Lanzmann réalise Shoah.

1987 : Procès de Klaus Barbie en France.

1990 : Loi Gayssot contre le négationnisme

1993 : Création d’une journée de commémoration de la rafle du Vel d’Hiv (16 juillet).

1995 : Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de l’État français dans la déportation

des Juifs.

2005 : Inauguration du Mémorial de la Shoah.

2007 : Hommage aux "Justes" de France.

Mémoire de Vichy


1954 : Robert Aron publie son Histoire de Vichy (très favorable à Pétain).

1947-53 : Lois d'amnistie

1971 : Marcel Ophuls réalise Le Chagrin et la Pitié.

1973 : Robert Paxton publie La France de Vichy.

1974 : Louis Malle réalise Lucien Lacombe

1987 : Henri Rousso publie Le syndrome de Vichy.

1994 : Henri Rousso et Éric Conan publient Vichy, un passé qui ne passe pas.

1994 : Procès de Paul Touvier

1997 : Procès de Maurice Papon

Lundi 26 septembre - Histoire - Lecture historique des mémoires de la Seconde Guerre mondiale

Regards historiques sur le monde actuel (page entière - thème annuel)

Thème 1 introductif : Le rapport des sociétés à leur passé

Question: Lecture historique des mémoires de la Seconde  Guerre mondiale - L'historien et les mémoires de la SGm

Séance 1 - Histoire, mémoire, relations entre histoire et mémoire et rôle de l'historien

Vérification du travail demandé et reprise

Historiographie

- Définition référencée de mémoire, histoire et de leurs relations et rapports

Définir la mémoire

« La mémoire est la vie, toujours portée par des groupes vivants et, à ce titre, elle est en évolution permanente, ouverte à la dialectique du souvenir et de l’amnésie, inconsciente de ses déformations successives, vulnérable à toutes les utilisations et manipulations, susceptible de longues latences et de soudaines revitalisations. »
Nora, Pierre, « Entre Mémoire et Histoire. La problématique des lieux », Les lieux de mémoire, 1, La République, / dir. Pierre Nora, Paris, NRF/Gallimard,  1984, Bibliothèque illustrée des histoires, p. XIX-XX.
« La mémoire est un ensemble de souvenirs individuels et de représentations collectives du passé. »
Enzo Traverso, L’histoire comme champ de bataille, la Découverte, 2011


« la mémoire se définit soit par ce qu’elle rejette (soit parce qu’elle le juge insignifiant, soit parce qu’elle n’en veut pas), autant que ce qu’elle retient. Elle se définit aussi par sa capacité de recours au symbolique et par son aptitude à créer des mythes. »
Joutard, Philippe, Quand les mémoires déstabilisent l’école / dir. Sophie Ernst, INRP, 2008


La mémoire est l’aptitude à se souvenir et aussi à structurer les récits du passé.


Définir l’histoire

« L’histoire, quant à elle, est un discours critique sur le passé : une reconstitution des faits et des événements écoulés visant leur examen contextuel et leur interprétation. »
Traverso, Enzo, L’histoire comme champ de bataille, la Découverte, 2011
« L’histoire est la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui n’est plus. »
Nora, Pierre, « Entre Mémoire et Histoire. La problématique des lieux », Les lieux de mémoire, 1, La République, / dir. Pierre Nora, Paris, NRF/Gallimard,  1984, Bibliothèque illustrée des histoires, p. XIX-XX.

Mémoire et Histoire sont distinctes mais en relation :
« Se concevant comme un récit objectif du passé élaboré selon des règles, l’histoire s’est émancipée de la mémoire, tantôt en la rejetant comme un obstacle (les souvenirs éphémères et trompeurs [...]), tantôt en lui attribuant un statut de source susceptible d’être exploitée avec la rigueur et la distance critique propre à tout travail scientifique. La mémoire est donc ainsi devenue un des nombreux chantiers de l’historien ; l’étude de la mémoire collective s’est progressivement constituée en véritable discipline historique »
Traverso, Enzo, L’histoire comme champ de bataille, La découverte, 2011

- Définition en conséquence du rôle de l'historien, des dimensions professionnelles et scientifiques de sa fonction,de son inscription dans le monde et la société, de sa responsabilité et de sa fonction sociales.

Qu'est ce que la mémoire collective ?
 
On peut distinguer différentes composantes de la mémoire collective :

-la mémoire officielle (d’Etat), celle des commémorations, qui glorifie, mythifie,... occulte ;

-la mémoire des groupes (des partis, des syndicats, des associations...) ;

-la mémoire savante, celle des historiens pour ce qui nous concerne ;

-la mémoire publique ou diffuse, « enjeu fondamental des porteurs des autres mémoires, qui font tout pour la solliciter, l’influencer et la conquérir » (Robert Franck, La bouche de la vérité. La mémoire et l’histoire, communication de l’IHTP).


Qu'est ce qu'être historien ?

"Le rôle de l’historien n’est pas seulement de distinguer la mémoire de l’histoire, de séparer le vrai du faux, mais de faire de cette mémoire un objet d’histoire, de s’interroger sur l’usage du faux comme du vrai et sur le sens que les acteurs veulent ainsi donner au passé et leur passé (…) La proximité de nécessité ou de sympathie, aussi forte soit-elle, ne peut en aucune façon servir à confondre les terrains et à escamoter les distances. Il ne s’agit pas de légitimer ce qui est maintenant, mais de pouvoir témoigner de ce qui a été, et de la façon dont cela était. Conservateur de mémoire, l’historien se trouve chargé de préserver ce qu’il doit par ailleurs décaper et démythifier. Il est et doit être, tout à la fois, un sauve-mémoire et un trouble-mémoire… 

Pierre Laborie, « Historiens sous haute surveillance », 1994,  Esprit, n° 198, 48

L’historien identifie des moments clés pour délimiter des périodes, des ruptures = périodisation.

L’historien contextualise pour expliquer et examine la place que ces mémoires prennent dans l’opinion publique et dans les discours = contextualisation

L’historien identifie, classe, analyse les différentes mémoires. L’historien confronte les mémoires et les témoignages aux faits, aux sources selon un méthode scientifique, rationnelle, objectivée, rigoureuse et vérifiable.

La démarche de l’historien, quant à elle, est déterminée par une volonté d’objectivité et elle relève d’un processus de vérité, même si celle-ci est contingente et provisoire, relative aux sources, aux temps et à la posture de l’historien.

Comme telle, elle contient la possibilité de son évolution, voire de sa réfutation. C’est à cette condition qu’elle est scientifique.

L'historien a alors un rôle social (cf article Historiographies Concepts et débats, rôle social de l'historien).
Une approche contemporaine du rôle, de l'utilité et des fonctions de l'historien aujourd'hui : 

Lire les pages 6 à 11 du numéro d'Historia de septembre 2015 sur le rôle et la fonction de l'historien aujourd'hui



Les rapports entre mémoire et Histoire:

Mémoire et Histoire sont distinctes mais en relation; l'approche de la mémoire par l'histoire nécessite une certaine mesure et impose d'en connaître les limites.

« Se concevant comme un récit objectif du passé élaboré selon des règles, l’histoire s’est émancipée de la mémoire, tantôt en la rejetant comme un obstacle (les souvenirs éphémères et trompeurs [...]), tantôt en lui attribuant un statut de source susceptible d’être exploitée avec la rigueur et la distance critique propre à tout travail scientifique. La mémoire est donc ainsi devenue un des nombreux chantiers de l’historien ; l’étude de la mémoire collective s’est progressivement constituée en véritable discipline historique »


Traverso, Enzo, L’histoire comme champ de bataille, La découverte, 2011

«
La mémoire se définit soit par ce qu’elle rejette (soit parce qu’elle le juge insignifiant, soit parce qu’elle n’en veut pas), autant que ce qu’elle retient. Elle se définit aussi par sa capacité de recours au symbolique et par son aptitude à créer des mythes. »

Joutard, Philippe, Quand les mémoires déstabilisent l’école, INRP, 2008

Henry Rousso propose de définir l'histoire de la mémoire comme
«l’étude de l’évolution des représentations du passé, entendues comme des faits politiques, culturels ou sociaux ».

Pierre Nora dans Les Lieux de mémoire, on étudie «
non pas les événements pour eux-mêmes, mais leur construction dans le temps, l’effacement et la résurgence de leurs significations; non le passé tel qu’il s’est passé, mais ses réemplois successifs ».



Alors que la mémoire s’emploie à sacraliser le passé, à lui donner une cohérence mythique, à construire une identité, l’histoire tend à le décortiquer, à démythifier, à le rendre intelligible. Faire témoigner, c’est donc travailler avec la mémoire pour faire de l’histoire.

Mémoire et Histoire sont deux représentations différentes du passé.
La mémoire tire sa force des sentiments qu’elle mobilise : elle installe le souvenir dans l’affectif, voire le mythe et le sacré. Ouverte à la dialectique de l’amnésie et du souvenir, guère consciente de ses enrichissements et déformations successifs, elle est en évolution permanente et susceptible de longues latences et de soudaines revitalisations.
Les mémoires individuelles, les mémoires de groupes — qui constituent l’élément militant et moteur de la mémoire collective —, ont parfois mis en doute la mémoire nationale institutionnelle ou mémoire officielle telle qu’elle était véhiculée par l’enseignement et les commémorations officielles.

L’histoire est une reconstruction savante et incomplète du passé mais qui se veut objective. L’histoire est volonté de comprendre, mise en récit problématisée, transformation en pensé de ce qui est ordinairement de l’ordre du vécu affectif et émotionnel ou du système de représentations.


La question du témoignage en Histoire

L'ère du témoin, Annette Wieworka 


http://www.fayard.fr/lere-du-temoin-9782818503003

http://artic.ac-besancon.fr/lp_lettres/groupedetravail/temoignage/part1reflexionsliminaires.htmµ


Importance de la question des mémoires en France et raisons de cette "obsession de la mémoire" (Philippe Joutard)



Pourquoi cette question des mémoires ?

Une société démocratique ne peut pas en rester à un rapport simplement patrimonial et mémoriel à son passé. Elle se doit de le regarder en face. Et pour cela, le travail de l’historien lui est indispensable. La question des mémoires de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’Algérie concernent des périodes de conflits qui ont des enjeux et une résonance tels qu’ils rompent l’unité de la nation et divisent si profondément les forces sociales et les forces politiques qu’elles débouchent sur des affrontements qui tiennent de la guerre civile. Ces affrontements, les prises de position et les actes de chacun ont des incidences et une dimension éthique si considérables qu’ils induisent la construction des mémoires des différents groupes autour de l’énoncé de jugements moraux particulièrement tranchés.

"C’est dans un cadre délimité d’un côté par la fiction, et de l’autre par la mémoire que se déploient les pratiques de l’histoire dont on a tenté ici de montrer l’incurable hétérogénéité [...] Hétérogénéité qui autrement dit, n’est qu’une manifestation de l’historicité de l’histoire [...]"Krzysztof Pomian, Sur l’histoire, Folio Histoire, Ed. Gallimard, 1999.

"La marée, en se retirant, découvre […] le corps bouleversé de la France…" De Gaulle esquisse ainsi, dans ses Mémoires de guerre, le portrait d’une France désorientée, disloquée, prisonnière de son passé en 1945.

"Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.« 
Winston Churchill

"Il est bon qu'une nation soit assez forte de tradition et d'honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs. Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu'elle peut avoir encore de s'estimer elle-même.« 
Albert Camus, repris par Olivier Wieworka, La Mémoire désunie, le souvenir politique des années sombres, de la Libération à nos jours, Le Seuil, Points Histoire, 2010

"La mémoire de la Seconde Guerre mondiale apparaît comme une mémoire fragmentée, conflictuelle et politisée.« 
Olivier Wieworka, La Mémoire désunie, le souvenir politique des années sombres, de la Libération à nos jours, Le Seuil, Points Histoire, 2010

« Voir dans l'unité de la Résistance, le moyen capital du combat pour l'unité de la nation, c'était peut-être affirmer ce qu'on a depuis appelé le gaullisme. » 
André Malraux, discours prononce lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon le 19 décembre 1964

Pourquoi cette “obsession de la mémoire” ?

À partir des années 1970, « obsession de la mémoire » (Philippe Joutard), en raison de la modernisation accélérée et traumatique de 1958 à 1973 - la plus profonde transformation socio-économique de toute l'histoire millénaire de la France : La Fin des paysans (1967, sociologue Henri Mendras) et de l'empire colonial ; progrès de la déchristianisation ; « massification » de l'enseignement ; triomphes de l'automobile et de l'autoroute, de la télévision, des supermarchés et des grands ensembles/lotissements en béton ; mai 1968 et le relativisme moral conquérant ; immigration africaine, etc. 
Plus la société est coupée de son passé, plus elle ressent, alors, une sorte de fièvre patrimoniale, mémorielle et commémorative. Dans les années 1990, alors que l'identité française semble de plus en plus difficile à définir (la France est-elle encore un pays « chrétien » et « blanc » comme pouvait la définir le général De Gaulle ?), affirmation d'un « Devoir de mémoire » (célébrations officielles afin d'entretenir le souvenir des souffrances endurées par certaines catégories de la population) et inflation des « lois mémorielles » (le législateur définit une vérité historique officielle : on punit dorénavant des pensées - supposées - et non des actes avérés). L’historien, qui ne peut se couper de la demande sociale, éprouve alors des difficultés croissantes à se tenir à distance dans les « guerres de mémoires » (Seconde guerre mondiale, guerre de Vendée, guerre d'Algérie, etc.).

Le rôle et la construction de la mémoire dans la société française, à quoi sert-elle ?  

– se souvenir de ce qui n’existe plus ;
– donner une certaine représentation du passé ;
– créer ou souder une identité collective.

« la mémoire se définit soit par ce qu’elle rejette (soit parce qu’elle le juge insignifiant, soit parce qu’elle n’en veut pas), autant que ce qu’elle retient. Elle se définit aussi par sa capacité de recours au symbolique et par son aptitude à créer des mythes. »

Philippe Joutard, Quand les mémoires déstabilisent l’école / dir. Sophie Ernst, INRP, 2008

Qui s’en sert ?  

– L’Etat ;
– Les groupes mémoriels ; en particulier, les communautés minoritaires (ethniques, religieuses, sexuelles, politiques, culturelles...). 
Dans quel(s) but(s) ? :
– Conforter l’idée de Nation ;
– Réconcilier la population après une période de déchirements ; 
– Soutenir les revendications de reconnaissance d’un groupe.

Séance 2 - Les mémoires de la Résistance, de l'Occupation et de la Collaboration (1944 à 2016): La mémoire de la résistance, une mémoire dominante ?


Cours magistral:
- Parallèle avec la reconnaissance par l'Etat français sous François Hollande de la situation des harkis 
http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/25/francois-hollande-reconnait-la-responsabilite-des-gouvernements-francais-dans-l-abandon-des-harkis_5003061_823448.html

- Retour bref sur les enjeux des mémoires de la Seconde Guerre mondiale

- Retour sur le discours de Paris du 1er septembre 1944: la Libération de Paris et l'énoncé du dogme résistancialiste (Henri Rousso) par le chef du GPRF et de la France libre 


Cours en autonomie:
Les élèves en groupe, se partagent les questions des pages 24-25 avant de préparer une réponse aux deux questions suivantes : 

- Comment évoluent les mémoires de la Seconde Guerre mondiale de 1944 à 1970 ?
- Comment évoluent les mémoires de la Seconde Guerre mondiale de 1970 à nos jours ?


I) Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France de 1944 à 1969 : la mémoire de la Résistance et le résistancialisme occultent pour des raisons politiques, la mémoire de Vichy et de l’Occupation malgré l’affirmation relative de la mémoire de la déportation
II) Les mémoires de la résistance ainsi remises en cause entraînent la libération de la mémoire de l’Occupation et la Collaboration et des autres mémoires liées, notamment celle du génocide juif
III) … obligeant l’Etat en 1995 à reconnaître et à assumer sous la pression, ses responsabilités 

Cours dialogué: reprise et mutualisation

I) Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France de 1944 à 1969 : la mémoire de de la Résistance et le résistancialisme occultent pour des raisons politiques, la mémoire de Vichy et de l’Occupation malgré l’affirmation relative de la mémoire de la déportation

- épuration légale (par voie de justice) et illégale (sauvage - phase de punition et humiliation pouvant aller jusqu'à la mort hors de toute forme de justice après la Libération) à la fin de guerre.

- Or, pour éviter la guerre civile et lancer la refondation de la République  après Vichy et relancer l'économie :

- réaction politique
  • Lois d'amnistie (trois vont se succèder dans les années 1950 - Voir sur cette question ; Le labyrinthe du silence) 
  • Groupes politiques récupèrent politiquement la mémoire de la Résistance à des fins électorals et partisanes (PC et le parti des fusillés)
  • Construction du mythe résistancialiste par le Général de Gaulle à partir de la Libération [notion de résistancialisme est fondée par Henry Rousso dans son livre, Le syndrome de Vichy]
Conséquences: Domination de la seule mémoire de la réistance pour des raisons politiques: cela débouche sur  l’occultation par le pouvoir et les résistants + refoulement et déni des autres mémoires notamment celle de la déportation et du génocide au profit des seuls résistants

- oeuvres cinématographiques suivent : la bataille du rail de René Clément 
On assiste également à un effort d’oubli et d’amnésie volontaires  

Tandis que se déploient des justifications pour éviter aux Français de considérer Vichy tel qu'il a été: thèse de de rRbert Aron : thèorie du glaive et du bouclier
- visées politiques et sociales: c’est le “syndrome de Vichy” (H.Rousso)


Transition: avec un changement générationnel, expression des témoins, la situation mémorielle évolue d'autant que des oeuvres cinématographiques, historiques et des procès à l'étranger vont amener à "briser le miroir résistancialiste" (Henry Rousso)
II) Les mémoires de la résistance ainsi remises en cause entraînent la libération de la mémoire de l’Occupation et des autres mémoires liées…
- Procès d’Eichmann (1961-62) : déclencheur des témoignages et expression progressive de la mémoire
- renouvellement générationnel
- déclin du Gaullisme (1969 et 1970’s)
- participation des médias et notamment le cinéma : 
Chagrin et Pitié (M.Ophuls, 1971 - documentaire) + Lucien Lacombe (Louis Malle, 1974 - fiction)
- Travaux universitaires : Robert Paxton (La France de Vichy 1940-1944)
- Affirmation du négationnisme et révisionnisme obligeant à reprise (Shoah et réaction !)


Transition: L'apport d'oeuvres historiques et artistiques modifient le regard porté sur les mémoires de la Seconde guerre mondiale et notamment sur celle de Vichy et de l'Occupation au profit des déportés et des survivants du génocide juif. La mémoire bientôt dominante de la Shoah va s'imposer, non sans être contestée et remise en cause dans les années 1980 (révisionnisme, négationnisme)


III) … obligeant l’Etat à reconnaître et à assumer sous la pression ses responsabilités
 
- Reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français par Chirac (1995) sous la menace et la contrainte de procès extérieurs
- Remise en cause médiatique (Mitterrand)
- Mémoire de la Shoah dominante
- Évolution des mémoires et affirmation de nouvelles mémoires en complément de la dominante : Justes (définition à reprendre) et mémoire des tziganes
- Oubli des déportés du STO
- Commémoration avec reprise et instrumentalisation politique et prolongement par obligation de la lecture Guy Moquet sous présidence de Nicolas Sarkozy avec une réactivation de la mémoire résistante. Sous Hollande, réactivation de la mémoire de la Shoah mais critiques fortes en France


Conclusion:

- reprise de l’argumentation
- réponse à la problématique en reprenant le rôle de l’historien face aux mémoires
- ouverture sur la multiplication des lois mémorielles et ouverture sur les critères pour commémorer et rappeler à la mémoire des Français

Travail à faire pour mardi 27 septembre
- Lire les définitions de mémoire, histoire, historien et résistancialisme
- Lire le cours en ligne et les pages 38-39 et 45




 

lundi 19 septembre 2016

Lundi 19 septembre - Géographie et évaluation - Clefs de lecture d'un monde complexe

Evaluation : vérification de connaissances (7minutes)

Définir les notions suivantes:

Géoéconomie
Puissance
Etat
Géopolitique
Quatre dimensions de la mondialisation

Séance 4 - Un monde complexe du point de vue géoculturel, qui est remis en question par la mondialisation culturelle et qui demeure fortement différencié et inégal face aux risques, au changement climatique et à leurs conséquences 

Géoculturel: analyse territoriale des phénomènes culturels, de leur affrontement dans l'espace et de leur diffusion géographique (langues, religions, patrimoine, paysages, etc.)

Aire de civilisation : entité géographique définie par un ensemble de caractères matériels, moraux, religieux, linguistiques, artistiques et sociaux communs à une société ou à un groupe de sociétés. 

Une aire de civilisation est une entité géographique pouvant être considérée comme un espace culturel fondé sur un ensemble de caractères matériels , moraux, religieux et linguistiques , artistiques et sociaux commun à une société ou à un groupe de sociétés. Une aire de civilisation ne peut donc s’identifier à une seul trait culturel. Les critères de définition sont multiples mais on considère que les langues et les religions sont des facteurs déterminant dans l’identification des aires de civilisation. 


Géoenvironnemental: analyse territoriale des phénomènes environnementaux (changement climatique, pollutions, conséquences sanitaires sur les populations)

I) Les cartes, clefs de lecture géoculturelle : le constat géoculturel d'un monde différencié, difficile à représenter et en proie à l'uniformisation sous l'effet de la mondialisation 


A) Le constat de la diversité géoculturelle (linguistique, civilisationnelle et religieuse) du monde contemporain


Pages 233 et 2, 4 et 5 page 234-235
Que peut on dire du monde du point de vue géo culturel ? Est il simple dès lors de le représenter par la cartographie ?

Une diversité linguistique comme critère
Le monde est divisé en grandes aires linguistiques, d’importance différente et très régionalisées (Chinois mandarin en Chine…). Il n’y a une langue unique même si le mandarin reste l’une des langues les plus parlées au monde avec l’hindi et si l’Anglais est la langue des échanges mondialisés. Il y a une véritable diversité linguistique mondiale et donc une vraie complexité pour les échanges entre peuples.

Malgré tout, des langues dominent en raison de l'histoire (colonisation, impérialisme, ...)  et du rayonnement des Etats qui pratiquent cette langue (exemple états-unien).

Une diversité religieuse et civilisationnelle évidente mais difficile à représenter et à définir
D’autres critères peuvent permettre de saisir la complexité civilisationnelle du monde. Outre la langue, la notion polysémique (plusieurs sens) et polémique de civilisation ou d’aires de civilisation peuvent être retenues. 

Leurs définitions varient (3 et 4 page 31). De Samuel Huntington à Yves Lacoste, les critères changent et peuvent modifier la lecture que l’on a du monde. Soient ils expliquent la conflictualité par le fait religieux (Huntington et son choc des civilisations), soient ils s’appuient sur une lecture prenant en compte différentes échelles - géopolitiques - et le monde apparait comme étant un entremêlement de civilisations liées à des valeurs communes, des histoires et des traits propres. 

En effet, l’approche géoculturelle est profondément simplificatrice et peut s’avèrer idéologique. Huntington use du critère religieux pour sa grille géoculturelle, Lacoste de critères politiques, historiques et intellectuels. D’autres lectures peuvent être retenues. Il faut donc être précautionneux et attentifs car la mondialisation multiplie les identités et rend toute lecture culturelle très complexe.

Pour aller plus loin:

Vidéo et cartes : le choc des civilisations selon S.huntington: 


https://www.youtube.com/watch?v=4yGTZqe8Nl8





La vision d'Yves Lacoste



B) Le monde entre uniformisation culturelle, résistances et conflictualités sous l’effet de la mondialisation


Comment le monde évolue-t-il d'un point de vue géo culturel ? Y a t il une seule interprétation possible des évolutions constatées et des risques qu'elles  induisent ? Quels sont les moyens qui permettent cette évolution ?



  • Peut-on dire que le monde d’aujourd’hui au travers de l’exemple du doc p 233 connait une uniformisation culturelle ?
  • Peut-on parler le concept d’aires de civilisations pour comprendre le monde d’un point de vue géoculturel ? Y a-t-il un conflit de civilisation ?
  • Peut-on parler de diversité culturelle dans le monde (234-235) et si oui quel est l’impact de la mondialisation (définition page 228) ?
Si l’on peut penser que la mondialisation contribue à une uniformisation culturelle grâce aux NTIC (Nouvelles tchnologies de l’information et de la communication) et à des médias globaux essentiellement occidentaux et anglo-saxons, les différences perdurent et sont renforcées. La langue est un premier filtre et une première barrière, les religions, le fait religieux et leurs représentations nuancent l’uniformisation liées à la diffusion globale de séries Tv, de musique, de films ayant les mêmes références culturelles.
Si le sport de masse ayant vocation à divertir s’est imposé via des événements globaux (JO, Coupe du monde, Tour de France, Tennis, F1… 2 page 34), si le football est le sport par excellence de la mondialisation et sa plus exacte illustration, on observe la persistance de différences notables. L’Inde, les Etats-Unis ont des sports et des pratiques sportives spécifiques comme la Chine ou une partie de l’Asie. On assiste à une mondialisation des loisirs et des sports, qui pourraient laisser penser à une uniformisation culturelle. Mais les contextes nationaux et régionaux restent forts.
La diversité chez les groupes sociaux, ethniques ou nationaux les plus faibles tend à s’amoindrir et à être menacé (Inuits, Indiens d’Amazonie) sous l’effet de la mondialisation culturelle. Mais en retour, loin de toute uniformisation, cette dernière sert d’aiguillon, elle connait des résistances, elle revivifie les identités locales, personnelles mais aussi nationales et régionales. Elle contribue à un métissage culturel étonnant, grandement orienté par l’American Way of life et produit des identités plus complexes à comprendre et des productions culturelles aux influences très diverses. A tel point que les FTN de toutes activités adaptent leurs produits alimentaires, culturelles ou médiatiques au contextes locaux : c’est la glocalisation, mélange de local et de global.



II) Les cartes, clefs de lecture géoenvironnementale: le constat d'un monde menacé par l'absence d'un développement durable et manquant de gouvernance environnementale face au changement climatique et à ses causes


A) Un monde menacé par le changement climatique et ses conséquences qui manque de gouvernance pour faire face aux problèmes 


B) La responsabilité des États industrialisés et des émergents dans le changement climatique et la question de la pertinence des indicateurs environnementaux mesurant la durabilité des sociétés humaines

Travail du groupe 4 - 1, 2, 3, 4 et 6 page 37



II) Les cartes, clefs de lecture géoenvironnementale: le constat d'un monde menacé par l'absence d'un développement durable et manquant de gouvernance environnementale face au changement climatique et à ses causes



Travail du groupe1, 2 page 35 et 3, 5, 6 page 35
Quels sont les États qui contribuent le plus au changement climatique ? Qu'elles sont les régions du monde qui ont le moins accès aux ressources en eau dont la raréfaction va de paire avec le changement climatique ? Quels risques cela entraîne-t-il au regard de la situation démographique mondiale actuelle ?
A) Un monde menacé par le changement climatique et ses conséquences: un monde qui manque de gouvernance pour faire face aux problèmes  
  • Monde inégal face au changement climatique (définition à reprendre), les Suds et les Etats en développement sont plus exposés que le Nord. Inégalités des menaces mais aussi inégalités des préventions et des réponses. Or, le problème est global : manque d’une gouvernance mondiale alors que les problèmes et les risques, en tout cas leurs conséquences sont partagés par tous (risques migratoires du Sud vers le Nord accru).
  • Coopération Nords-Suds est posée tout comme celle d’une gouvernance (défintion à reprendre) à l’échelle mondiale.

Travail du groupe
Le monde est il égal face aux risques et au changement climatique (236-237) ?
Y a t il des différences et des inégalités face à la destruction de l’environnement et face à sa protection ? (238-239) ?

 
B) La responsabilité des États industrialisés et des émergents dans le changement climatique et la question de la pertinence des indicateurs environnementaux mesurant la durabilité des sociétés humaines

Pays du Nord industrialisés, émergents et pays massivemet producteurs et consommateurs d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) sont responsables de l’accroissement et de l’accélération du changement climatique, et donc de l’intensification des risques liés. Empreinte écologique de ces Etats n’a pas de commune mesure avec celles des PED et des PMA, or ce sont ces derniers qui ont à faire face aux conséquences directes et indirectes de cette augmentation, sans avoir les moyens ni les possibilités techniques et humaines de faire face. Question de la gouvernance et des inégalités à traiter se posent, autant que celles des institutions qui les représentent.


Travail à faire:
- Reprendre le cours et produire une synthèse par groupe

- Produire deux croquis schématiques présentant :
- la diversité culturelle mondiale et les pôles culturels dominants de la mondialisation (Amérique du Nord, UE, Asie sinisée)
- les effets du changement climatique et l'exposition aux risques dans le monde
- Affaires d'histoire à apporter et travail sur les mémoires et l'histoire à apporter