La classe est divisée en deux ensembles qui se partagent en groupes les questions posées et leurs résolutions. 20 minutes
Cours magistral: Qu'est ce que la géoéconomie ? Que nous permet-elle de comprendre du monde contemporain ?
Définitions de géoéconomie
"La
géoéconomie est l'étude des flux économiques et sociaux mondiaux et des
interactions de leurs acteurs rapportée à la notion de puissance, c'est
à dire leur capacité d'influence et/ou de contrainte."
Jean-François Daguzan - http://choiseul.info/biographie/jean-francois-daguzan/
"La géoéconomie est la discipline qui analyse les relations entre la puissance économique, l'espace et le monde."
Les 100 mots de la géopolitique, Que sais je ?, Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud
Traduction:
Comment l’étude des flux économiques et sociaux à l’échelle du monde
permet -elle de saisir autrement la puissance des Etats et des autres acteurs,
et donc leur capacité d’influence ou de contrainte.
Inspirateur:
Edward Luttwark, géopoliticien américain et qui produit ce concept dans
les années 1990 au moment où l’hyperpuissance américain (H.Védrine)
dominait.
Cours en autonomie:
Groupe 1 - l'organisation
géoéconomique du monde, ses acteurs et la remise en cause des
représentations traditionnelles: le monde de la mondialisation
contemporaine
Quels
sont les acteurs principaux de l'économie mondiale ?
Quels sont les
espaces les plus riches ? Les plus développés du globe ?
Comment
s'organisent l'économie mondiale et les flux d'échanges mondiaux ?
Quels liens existe-t-il entre les lieux d'émission et de réception de
ces flux ?
Quelle
remise en cause le "basculement du monde" en faveur de l'Asie et des
émergents entraîne-t-il dans la représentation géoéconomique du monde (4
page 23) ?
Groupe 2 - le rôle des émergents dans le "basculement du monde"
2 page 25 + 3, 4, 5 page 25 + 6 page 25 + 7 page 25
Que sont les pays émergents ? Quels sont les principaux ?
Que changent les pays émergents dans l'organisation et les représentations géoéconomiques du monde ?
Quels
États remettent en cause en profondeur l'ordre géoéconomique et
géopolitique du monde ? Quels critères permettent de parler de
puissances émergentes ?
Quelles sont les limites à apporter à la notion d'émergence et celles des puissances émergentes ?
Reprise en cours dialogué:
A)
l'organisation géoéconomique du monde, ses acteurs et la remise en
cause des représentations traditionnelles : le monde de la
mondialisation contemporaine
Quels sont les acteurs de l’économie mondiale ?
- Les puissances traditionnelles et anciemment industrialisées : On parle d'Ancienne triade - E-U, Europe Occidendale, Japon - capitalisation boursière qui reste stable ou augmente pour les E-U (Wall Street, Nasdaq), qui décroit pour les places europennes et japonaise = Acteurs qui restent importants ms qui ne sont plus dominants = ce sont des pôles de puissance en déclin économique et financier
- Les puissances émergentes et nouvellement influentes : les BRICA ou BRICS) - émergents (terme économique) = synthèse sur le Dessous des cartes
- L'émergence est une notion économique d’origine bancaire venant d’une institution bancaire américaine et qui n’est donc pas d’origine géographique = elle a été construite pour indiquer pour aux éventuels investisseurs, les lieux du monde où la croissance était potentiellement la plus élevée
- tripolarisation de l'économie mondiale autoiur des trois pôles de l'ancienne Triade avec de nouveaux acteurs (émergents et BRICS)
- Pléthore d'acteurs de nature différente
- Quatre types de flux (services, capitaux, marchandises et matières premières, données)
Dessous des Cartes et Géopolitis sur la question des émergents
-
Jean-Christophe Victor explique le basculement de l'équilibre économique mondial avec l'apparition des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ou plus largement des pays émergents. Il analyse leur positionnement politique face aux 1ères puissances économiques. Si ils revendiquent leur place dans les institutions internationales décisionnaires telles le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le FMI ou encore au sommet du G8 désormais sommet du G20 ; ils n'assument pas encore les contraintes liées à leur propre essor, notamment celles du protocole de Kyoto visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- http://www.wat.tv/video/economie-mondiale-1rmaq_2hxqd_.html
- Plusieurs types d'émergents : les BRICS et les autres (CIVETS, E7...)
- Quels sont les principaux ? La Chine (2eme économie et puissance militaire mondiale), Russie, un Etat réémergent, l’Inde (en 2050, future première puissance démographique mondiale et première nation en termes d’ingénieurs et de services informatiques), le Brésil un état qui conteste la puissance américaine et qui s’inscrit comme une puissance régionale à vocation mondiale. L’Afrique du Sud plus en retrait est un acteur régional non négligeable mais en crise.
- Dans quelle mesure modifie-t-il l'organisation de l'économie mondiale ? Transformation de la circulation des échanges (production, consommation ) de l’ancienne Triade vers un monde polycentrique, multipolaire, plus complexe et incertain
- Quelles conséquences ces transformations ont-elles sur l'organisation économique du monde ? Rééquilibrage de la puissance vers l’Asie et vers des puissances anciennes qui avaient connu un retrait certain depuis les Grandes Découvertes et la Renaissance (Chine et Inde) mais aussi apparition de puissances économiques continentales nouvelles (Brésil, Afrique du Sud) ou de retour (Russie sous Poutine et Medvedev). On parle de basculement du monde vers l'Asie.
- Quels sont les critères de l’émergence ? croissance forte (double de l’OCDE et supérieure à moyenne mondiale), forte démographie accompagnée d’un accroissement de diplômés, affirmation, renouveau ou développement de moyens de puissance traditionnel (militaire ert nucléaire, diplomatique, technique et scientifique…); présence et maintien de fortes inégalités sociales, économiques (Brésil est l’un des Etats les plus inégalitaires du monde selon Coefficient de Gini) au travers des PIB et IDH
- Quelles sont les limites de cette émergence ? L'émergence est liée à un rattrapage et à un ralentissement économique d’où des croissances plus faibles; développement de nouvelles concurrences à bas coût (Vietnam, Bangladesh, Ethiopie…), problème de la création d’Etats de droit (Chine, Brésil) et de marchés intérieurs forts et ouverts, création d’une société civile, critique et investie où les femmes auraient toutes leurs places
Livre pour aller plus loin:
Géopolitique des pays émergents, Sylvia Delannoy, PUF Major
L'émergence reste une notion à relativiser:
Quels sont les acteurs oubliés par le corpus et qu'il ne faut pas négliger ?
- Etats de moindre importance ou spécialisée : Singapour, place boursière; Etats du Golfe : gazomonarchies et pétromonarchies et membres de l’OPEP
- PED (Anciennement PVD = pays en voie de développement) = Pays en développement - majorité des Etats du globe
- PMA (Pays les Moins Avancés - 48)
- FTN (firmes transnationales) et FMN
- Mafia et organisations criminelles
- Paradis fiscaux
- Instances et organisations de gouvernance économique internationale : FMI, BM, OMC, OCDE
- Organisations régionales de libre-échange (ALENA, MERCOSUR, ASEAN, UE...plus de 200 organisations régionales dans le monde)
- Agences de notations
- Fonds de pensions
A imprimer
Séance 3 B : Une lecture géoéconomique du monde actuel: Qu'est ce que le processus de mondialisation ?
Cours magistral : Reprise et explication de la partie sur la mondialisation et ses dimensions (contenu de cours datant du lundi 7 septembre - repris ci-dessous)
B) Le phénomène de mondialisation organise le monde: Un monde devient interdépendant du point de vue des échanges et de l'économie, c'est un monde polarisé par les pôles de puissance de l'ancienne Triade dont la domination est sévèrement remise en cause par les émergents:
Ce monde vu d'un point de vue géoéconomique, c'est le monde de la mondialisation contemporaine des échanges, un monde qui bascule vers l'Asie.
« Avant, les événements qui se déroulaient dans le monde n’étaient pas liés entre eux. Depuis, ils sont tous dépendants les uns des autres. »Polybe, au IIe siècle av. J.-C.
“S’il est un terme que l’on utilise sans jamais le définir, c’est bien celui de mondialisation.”Laurent Carroué, Géographie de la mondialisation (2002)
1) Comment définir la mondialisation ?- Processus continu et en constante évolution de mise en relation et d’interdépendance des acteurs notamment économiques à l’échelle du globe, reposant sur la recherche continu et comparée d’avantages comparatifs (compétitivité-coût, compétitivité-prix contre compétitivité par la qualité...) (Olivier Dollfus, La mondialisation, 1996)
“ Processus de généralisation des échanges entre les différentes parties de l’humanité, entre les différents lieux de la planète”Olivier Dollfus, La mondialisation, 1996
“ La mondialisation est entendue ici comme le produit de l’ensemble des diffusions, des échanges et communications entre les différentes parties de l’humanité. C’est donc un processus [...] qui induitplus de mondial, de “mondialité”. “Olivier Dollfus, Christian Grataloup, Jacques Lévy, « Trois ou quatre choses que la mondialisation dit à la géographie », L’Espace géographique , 1999
- Processus de nature spatiale qui crée un système à l’échelle du monde (Olivier Dollfus) et amène “l’émergence du Monde comme espace » (Jacques Lévy, Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés , Paris, Belin 2003)
- Processus d’expansion du capitalisme libéral et d’une occidentalisation sous influence anglo-saxonne et états-unienne (Laurent Carroué, Géographie de la mondialisation, 2002)
- Processus de généralisation des échanges entre les différentes parties de l’humanité, entre les différents lieux de la planète », produisant ainsi « un niveau de société pertinent à l’échelle de l’ensemble des hommes, le monde » (Christian Grataloup, Dictionnaire des mondialisations, 2006)
Elle agit en trois étapes :- Globalisation de l’économie (développement à l’échelle mondiale des sociétés de consommation via la mise en place du Capitalisme Libéral et du libre échange).
- Internalisation (multiplication des échanges internationaux).
- Développement d’interdépendance entre les pays (échanges, délocalisations).
2) Pourquoi la mondialisation ? Trois facteurs explicatifs:
- Révolution des transports : les conditions de transport (maritime avec la conteneurisation, développement du trafic aérien, explosion du nombre de routes et de voies terrestres)
- Technologies de l’information et de communication (Internet, téléphone mobile, réseaux sociaux…). Ces conditions techniques ont joué un rôle déterminant dans la circulation des marchandises et des capitaux et la représentation que l’on se fait du monde et de ses échanges.
- Dérégulation et une déréglémentation à l’échelle mondiale.
La mondialisation ajoute un nouvel espace - mondial - aux territoires de taille inférieure, sans que ceux-ci perdent de leur pertinence. D’où l’idée de « glocal » né de la contraction entre global et local (stratégies d’adpatation locale des FTN comme MCDo avec leurs produits). Un tel processus d’intégration planétaire n’a été rendu possible que par les progrès technologiques spectaculaires des dernières décennies qui ont comprimé l’espace-temps et par un cadre juridique qui a évolué vers une absence de régulation et de contraintes.
3) La Mondialisation et ses temporalités : une approche qui diffère suivant les historiens et les géographes
Selon les historiens et géographes, les approches du phénomène de mondialisation varient et connaissent des temporalités différentes.
1 - Laurent Carroué dans Géographie de la mondialisation (2002) définit la mondialisation comme le processus historique d’extension progressive du système capitaliste dans l’espace géographique mondial » en identifiant trois mondialisations successives depuis les Grandes Découvertes. Pour lui, la mondialisation contemporaine correspond depuis les années 1980 à la troisième phase du processus. La première a commencé à la fin du XVème siècle avec les Grandes Découvertes et se poursuit jusqu’en 1914 (économie-monde européenne puis britannique), la seconde va de 1914 à 1980 et correspond à l’économie-monde américaine. Quant à la dernière, elle fait écho à l’économie-monde multipolaire et va jusqu’à nos jours.2 - Le géographe suisse de l’EPFL Jacques Lévy identifie six mondialisations au cours de l’Histoire :– la diffusion d’homo sapiens sapiens sur l’ensemble de la planète ;– la connexion entre les différentes sociétés de la planète à la suite des grandes découvertes ;– l’inclusion forcée par la constitution d’empires d’échelle mondiale ;– la constitution d’un espace mondial des échanges, entre 1870 et 1914 ;– la mondialisation refusée, entre 1914 et 1945 ;– accélération, globalisation et irréversibilité depuis 1945.3 - Le géographe Christian Grataloup, spécialiste de la géohistoire, propose un découpage du Monde et des phases de la mondialisation qui diffèrent très légèrement de ceux de Jacques Lévy :– le Monde depuis 1980 ;– le Monde depuis 1914 ;– le Monde depuis 1750 ;– le Monde depuis 1492 ;– le Monde depuis – 120004 - L’historienne et politologue américaine Suzanne Berger publie quant à elle en 2003 un essai sous le titre Notre première mondialisation – Leçons d’un échec oublié. Cette première mondialisation des années 1870-1974 se caractérise par la croissance remarquable du commerce international, la massivité des flux migratoires (vers les pays neufs en particulier) et les avancées majeures des sciences et des techniques. En même temps, l’auteur repère dans cette période des éléments permettant de mieux comprendre l’époque actuelle.Liens à explorer:
4) La mondialisation et ses conséquences sur la culture locale et mondiale: entre uniformisation, résistance et exacerbation de la diversité
Processus omni-englobant, la mondialisation s’accompagne d’une culture de masse, objet d’un marché global, qui impose des références universelles construites autour du sport-spectacle, de la variété internationale et des figures médiatisées du star-system.
Cette diffusion universelle d’une culture populaire mondiale, qui s’est installée en quelques années, reste équivoque. Elle s’appuie sur un essor formidable de la circulation des informations, mais aussi sur une rupture historique dans la mobilité.
Depuis l’origine de l’humanité, l’immense majorité des hommes ne quittaient pas, leur vie durant, un cercle d’une vingtaine de kilomètres autour de leur lieu de naissance. Au début du XXIe siècle, un touriste, ils sont près d’un milliard chaque année, parcourt individuellement plus de mille kilomètres en moyenne.Pour autant, il serait illusoire de croire en l’émergence d’une société-monde, régie par les mêmes soucis globalisés, porteuse d’une opinion publique mondiale. Au contraire, plus la mondialisation est perçue comme un écrasement des cultures locales, une négation des particularismes, plus elle réactive en retour les affirmations identitaires et réveille les marqueurs civilisationnels.
Elle est donc à la fois porteuse d’homogénéisation et de distinction, d’uniformisation culturelle et de singularisation des sociétés. Le renouveau de l’islamisme ou les tensions religieuses en Asie du Sud Est, par exemple, sont aussi, au-delà des contextes locaux, des contrecoups de l’immixtion des logiques globalisées dans des sociétés qui se sentent agressées.
Bibliographie additionnelle pour aller plus loinLa mondialisation contemporaine. Rapports de force et enjeux, Nicolas Balaresque et Daniel Oster,, collection Nouveaux Continents, Nathan, 2013, 384 pagesSmart, Frédéric Martel, Stock, 2014Global Gay, Frédéric Martel, Flammarion, 2013Mainstream, Frédéric Martel, Champs Flammarion, 2012
Travail pour lundi14 septembre:
- faire une carte mentale/schéma heuristique/map mapping du concept de mondialisation
- apprendre les défintions suivantes:
Géopolitique + citation
Géoéconomie + citation
Etat
Nation
puissance
Frontière
Gouvernance
Conflit/conflictualité
Développement (page 231)